Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
*NeVeR NeVeR LaNd*
17 février 2007

L'oeuvre originale

Suite et fin de la Biographie de James Matthew Barrie

Une vie marquée par la tristesse

disney_gifs_miniature_20_23_Le 3 décembre 1894, R. L. Stevenson meurt d’une attaque d’apoplexie. Jamie est très affecté par cette mort mais il le sera encore plus par la mort de Joseph Thompson, durant l’été 1895. James commence à écrire Margaret Ogilvy, livre dédié à sa mère. Il se rend ensuite à Kirriemuir pour lire à sa mère Sentimental Tommy mais celle-ci est très mal en point. Mary et James décident tout de même d’aller se reposer en Suisse, mais le 1er septembre 1895 ils apprennent la mort de Jane Ann, tellement occupé par sa mère qu’elle ne faisait plus attention à sa santé. Les Barrie rentrent donc à Kirriemuir le 6 septembre où ils apprennent, cette fois-ci, la mort de Margaret Ogilvy. Jamie est effondré. Deux semaines plus tard, ils rentrent à Glouester Road, James termine son livre sur sa mère et passe ses après-midi à se promener dans les Jardins de Kensington accompagné de Porthos. Tous deux s’amusent en compagnie des enfants sous le regard souvent réprobateur des gouvernantes. Et même si James et Mary donnent d’eux l’image d’un couple heureux, Mary est malheureuse et trouve sans doute ailleurs la présence virile qui lui manque dans sa vie...

Une rencontre qui va changer sa vie...

James et Mary Barrie sont invités à passer le 31 décembre 1897 chez M. George Lewis, un avocat extrêmement célèbre qui a coutume d’inviter à sa table les grands écrivains et les grands artistes du moment. A cette soirée, James est assis à coté de Sylvia Llewelyn-Davies, la charmante épouse d’un jeune espoir du barreau, Arthur Llewelyn-Davies. La conversation est alors engagée et James apprend que Sylvia est la fille d’un célèbre écrivain et qu’elle habite près de chez lui en compagnie de son mari et de ses trois fils : George, Jack et Peter. Le dramaturge s’aperçoit alors qu’il a sûrement rencontré George et Jack lors de ses promenades au parc. Dès le lendemain, George, Jack et James font alors plus ample connaissance et on peut affirmer que c’est à compter de ce jour que s’amorce la légende de Peter Pan. Toute la famille Llewelyn-Davies prend alors une place toute particulière dans le cœur de notre cher James : Sylvia devient même très rapidement sa meilleure amie. Et même si leur relation a toujours parue ambiguë aux yeux de leur époux respectif, rien n’indique qu’elle est dérapée. Et c’est ainsi que James Barrie s’intègre parfaitement à la famille Llewelyn-Davies et que les enfants finissent même par le nommer « oncle Jim ».

De l’inspiration...

George Llewelyn-Davies inspire même à James un roman  Le Petit Oiseau Blanc : une aventure de nursery qui débouche sur une fiction. Le Petit Oiseau Blanc n’est autre qu’un « brouillon » plutôt réussi de ce qui va inscrire Barrie dans l’histoire. C’est en effet dans celui-ci qu’apparaît pour la première fois une créature mi-animale mi-humaine, chevauchant une chèvre et jouant de la flûte, nommée Peter Pan. C’est également dans ce livre qu’apparaissent en exclusivité les garçons perdus et le Pays Imaginaire. Cependant ces éléments ne sont que secondaires dans Le Petit Oiseau Blanc.

C’est en juin 1899 que les époux Barrie se mettent en quête d’une maison de campagne et, c’est Mary qui trouve leur petit paradis dans le Surrey. La maison s’appelle Black Lake Cottage (Le Cottage du lac Noir) et c’est le magnifique jardin de cette propriété qui devient vite le nouveau terrain de jeu des garçons Llewelyn-Davies, de James et de Porthos. De retour à Londres, au début des années 1900, James commence à emmener George et Jack a des représentations théâtrales, Peter étant encore trop petit. Mais le dramaturge doit également continuer d’écrire des pièces de théâtres pour son « producteur », Charles Frohman tandis que, pendant ce temps, Mary prend du bon temps à Black Lake en compagnie d’hommes… L’année 1900 est aussi l’occasion de célébrer la naissance du quatrième fils de Sylvia et d’Arthur Llewelyn-Davies prénommé Michaël et de saluer tristement la mort de Porthos. James est très attristé par la mort de son cher compagnon à quatre pattes. Il continue pourtant à écrire des pièces qu’il envoie à Frohman et qui ont un grand succès autant en Amérique qu’en Angleterre. En 1902, Barrie recueille une nouveau chien : un terre-neuve (ça ne change pas) nommé Luath et met définitivement un terme au deuil de Porthos.

...un succès

disney_gifs_miniature_20_26_Et ce que personne ne sait c’est que dans son esprit bouillonne l’idée d’une nouvelle pièce. Une pièce différente avec pour protagoniste un certain Peter Pan. Mais James est anxieux à l’idée de présenter sa nouvelle pièce à Frohman : il a peur d’un refus de sa part. Il mise pourtant tout sur celle-ci. Pendant environ deux ans, il va écrit sa pièce sans en parler à personne, même pas aux garçons Llewelyn-Davies qui sont à présent cinq : le nouveau-né se prénomme Nicholas. Et c’est le 27 décembre 1904 qu’à lieu la première représentation de Peter Pan, or the boy who would not grow up au Duke of York à Londres. La nouvelle pièce de Barrie est un succès immédiat : tout le monde est sous le charme de Peter Pan. Frohman fait alors traverser l’Atlantique à la pièce qui remporte également un franc succès en Amérique. En quelques mois, J. M. Barrie a conquis une place à part dans le monde des Lettres anglaises. Il a tout simplement accédé au rang de magicien de l’enfance.

Le retour à la réalité

Mais le malheur arrive bien vite dans la vie de James : M. Llewelyn-Davies tombe malade en mai 1906. Il ne se passera pas un an avant sa mort. C’est ainsi qu’il décède d’un cancer de la gorge le 19 avril 1907 entouré de ses amis et de sa famille. Barrie le remplace alors financièrement auprès de sa famille notamment en payant les études des garçons et passe son temps, quand il ne travaille pas, à rendre meilleure la vie de Sylvia et de ses fils. A l’automne 1907, Barrie devient le tuteur légal des cinq garçons Llewelyn-Davies.En 1909, Peter Pan est jouée à Paris. La presse parisienne salue l’événement mais la pièce ne reste que dix jours à l’affiche.

Un divorce difficile

En juillet de cette même année, Barrie apprend que sa femme le trompe avec un certain M. Cannan, un espoir de la littérature. Barrie veut alors s’expliquer avec sa femme qui lui ouvre enfin son cœur et lui avoue qu’elle veut divorcer. Mais Barrie  refuse tout net : c’est alors un véritable procès en divorce qui se déroule au cours du mois de septembre 1909.Le président de la chambre des divorces dissout le mariage. La presse s’empare de l’affaire et contre toutes attentes, la popularité de Barrie n’est pas entachée contrairement à celle de sa femme. Barrie n’a plus le cœur d’habiter dans sa grande maison ; il la vend donc et loue un appartement en plein cœur des théâtres du West End.

Un nouveau Papa

Par la suite, Mme Llewelyn-Davies tombe gravement malade à la fin de l’année 1909. Elle s’éteint le 26 août 1910 : Barrie est alors très touché et a la charge des garçons Llewelyn-Davies. Les trois plus grands enfants ne montrent pas leur chagrin tandis que Michaël et Nicholas trouvent en Barrie un énorme réconfort, une autre maman. Tous les enfants sont scolarisés au mois de septembre 1911. Au printemps 1912 est inaugurée la statut en bronze de Peter Pan dans les jardins de Kensington. Le 14 juin 1913, sur la recommandation du premier ministre Lord Asquith, Barrie est fait baronnet de Sa majesté le roi d’Angleterre.

Les_fils_Llewelyn_Davies

La Guerre...

A la fin de l’année 1914, George et Peter partent pour la guerre : George ne reviendra jamais… Il meurt le 15 mars 1915 : Barrie est effondré. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, au mois de mai 1915, Barrie apprend la mort de son cher ami et producteur, Charles Frohman, alors qu’il ralliait l’Angleterre en bateau. Pendant le temps que va durer la guerre, Barrie n’aura de cesse d’espérer le retour de Peter. En septembre 1917, Jack se marie avec Gerrie Gibb, une jeune femme qu’il a connu au début de la guerre. En juin 1918, Barrie rencontre Cynthia Asquith, la jeune épouse du fils de l’ex-Premier ministre. Il lui propose alors un poste en tant que secrétaire à l’Adelphi. La jeune femme, enchantée, accepte et devient rapidement sa nouvelle confidente. Peter rentre finalement de la guerre en février 1919 : il est très affaibli moralement ce qui le fait s’éloigner de ses frères quelques temps.

Le drame

Barrie se lance dans l’écriture d’une nouvelle pièce Mary Rose qui a pour thème principal la mort. A noter que cette pièce charmera Alfred Hitchcock. Par la suite, il entreprend l’écriture d’un roman policier avec Michaël. Roman qu’ils n’auront pas l’occasion de terminer puisque Michaël et l’un de ses camardes sont retrouvés noyés, en mai 1920, dans une retenue d’eau près d’Oxford ou ils étudiaient. La noyade reste un mystère : accident ou suicide ? Barrie est abattu par la nouvelle. Pendant plusieurs jours Cynthia Asquith va craindre pour sa santé mentale. Il ne veut voir personne et ne mange ni ne dort plus. James Matthew Barrie ne se remettra jamais de la mort tragique de celui qui a toujours été son préféré.

cynthia_Asquith


Et la vie continue...

barrie_61Le retour à la vie publique de Barrie se fait à l’automne 1921 avec la venue à Londres de M. Charlie Chaplin. Le dramaturge a l’occasion de rencontrer celui que tout le monde appelle Charlot et se fait une très bonne opinion de lui. En 1922, James Barrie reçoit par le roi George V les insignes de l’ordre du mérite. En mai 1922, Barrie prononce un discours intitulé « Courage » à l’université de Saint Andrews à Edimbourg où il y rend un hommage à la jeunesse. Tous les étudiants écossais sont alors conquis. A l’automne 1923, il lui vient à l’idée de faire un don à long terme aux plus déshérités. La fortune de Barrie dépassant largement ses besoins et ceux de ses fils adoptifs, il décide de léguer les droits de sa plus célèbre pièce, Peter Pan, à l’hôpital pour enfants récemment créé dans Ormond Street. En janvier 1924, Nicholas Llewelyn-Davies annonce ses fiançailles avec l’une de ses camarades d’Oxford tandis que Peter fait des stages chez des amis à son père adoptif pour devenir éditeur. Barrie, lui, se lance dans l’écriture d’un nouveau conte pour enfants, Neil et Tintinabulum, dont le héros ressemble beaucoup à Michaël, et devient très complice avec Simon Asquith, le fils de sa secrétaire. Et bien qu’il ne soit plus tout jeune, Barrie continue de fumer et de sortir. Ainsi il rend souvent visite à Simon Asquith et à A. A. Milne, l’auteur de Winnie l’ourson. Au cours de l’année 1928 Nicholas Llewelyn-Davies se marie et Barrie est nommé à la société des auteurs. En 1929, James passe l’été en compagnie de Conan Doyle, le célèbre auteur des aventures de Sherlock Holmes. A la fin de l’année 1930, Barrie sombre dans la dépression, ne voulant plus sortir et passant son temps à relire des lettres de Michaël. Mais il se remet bientôt à écrire et cette fois c’est une nouvelle intitulée Farewell Miss Julie Logan (Adieu Miss J. L.). En 1931, Barrie recommence à sortir dans Londres et en 1932, il entreprend de sillonner l’Ecosse, organisant des ventes aux enchères, invitant des amis à le rejoindre et gagnant finalement le cœur des écossais. Au début de l’année 1933, les époux Asquith tombent tous deux malades, Barrie leur propose donc de s’occuper de Simon quelques temps. C’est ce qu’il fait.

Une dernière pièce, un dernier souffle

Puis, en 1934, il fait une croisière en leur compagnie, attendant désespérément que Miss Bergner pour qui il a écrit une pièce de théâtre se libère afin de pouvoir commencer les répétitions. Et c’est au mois de janvier 1936 que s’engagent les répétitions. Mais comme si le sort s’acharnait, Miss Bergner fait une crise d’appendicite. La première de la pièce est donc reportée : elle aura lieu le 18 octobre à Edimbourg tandis que la première londonienne aura lieu le 13 décembre. Et lorsque Cynthia Asquith rejoint Barrie à Edimbourg le soir de la première de sa pièce, elle apporte une mauvaise nouvelle : Gilmour, l’ami de toujours, est décédé. C’est un nouveau coup dur pour Barrie qui ne se rend pas à la représentation ce soir-là. Le lendemain les critiques sont plutôt bonnes. Cependant, la nouvelle pièce de J. M. Barrie est loin d’être aussi réussie que les précédentes. Et l’accueil qu’elle reçoit à Londres en témoigne : les journaux affirment que le génie de Barrie est absent de cette pièce. Peu après les dernières représentations de celle-ci, Barrie apprend la mort de sa sœur Margaret. Il aurait même dit à sa secrétaire qu’il sentait qu’il ne tarderait pas à la rejoindre. C’est ainsi qu’il décède dans l’après-midi du 19 juin 1937 à la clinique de Manchester Street.

« Dans les heures qui suivent, les télégrammes affluent à l’Adelphi comme à la clinique de Marylebone. George IV et son épouse seront parmi les premiers à venir témoigner leur chagrin. La presse anglaise se fera l’écho d’un véritable deuil national, gage de l’affection de plusieurs générations de lecteurs et de spectateurs pour la vie et l’œuvre de Barrie. »

Cette dernière citation est extraite du livre J. M. Barrie, le garçon qui ne voulait pas grandir de François Rivière qui retrace la vie du dramaturge écossais plus précisément que dans le résumé que nous vous proposons.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité