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*NeVeR NeVeR LaNd*
21 février 2007

Un extrait du texte original en français

Voilà la traduction d'Yvette Métral du passage précédent.

        Tout en bondissant sur ses armes, il aperçut son médicament : voilà qui ferait plaisir à Wendy, s’il le buvait. Et il tendit la main vers le breuvage fatal.

- Non ! cria Clo de sa voix perçante.

Elle avait entendu Crochet se parler tout haut dans la forêt et se vanter d’avoir empoisonné Peter.

- Pourquoi non ? demanda Peter.

- C’est un breuvage empoisonné !

- Empoisonné ? Par qui ?

- Crochet.

- Ne sois pas sotte. Comment Crochet serait-il venu ici ?

Hélas ! Clochette ne pouvait l’expliquer puisqu’elle ignorait le secret de l’arbre de La Plume. Mais les paroles du capitaine ne laissaient place à aucun doute. Il y avait du poison dans la tasse de Peter.

- Si Crochet était venu, je l’aurais vu, protesta le garçon. Je ne dors jamais.

Il porta la tasse à ses lèvres. Pas le moment de discuter mais d’agir : vive comme l’éclair, Clo se plaça entre la bouche et la tasse et but le breuvage jusqu’à la lie.

- Tu oses boire mon médicament ! s’indigna Peter.

Mais au lieu de répondre, la fée battait de l’aile, vacillante.

- Clo ! Qu’y a-t-il ?

- C’était empoisonné, Peter, dit-elle doucement. Et je m’en vais mourir.

- Oh ! Clochette, tu as bu pour me sauver la vie !

- Oui.

- Mais pourquoi, Clo ?

Ses ailes la portaient à peine, pourtant elle vint se poser sur son épaule, lui mordilla tendrement le menton et murmura à son oreille :

- Espèce d’imbécile.

Et elle se traîna jusqu’à son lit ou elle s’affaissa.

Peter s’agenouilla tristement près de la petite chambre de Clo. La lumière de la petite fée pâlissait de minute en minute ; si elle venait à s’éteindre, ce serait pour toujours, et Peter le savait. Ses larmes causèrent un tel plaisir à Clochette qu’elle lui posa le doigt sur la joue pour les sentir rouler.

Elle parlait d’une voix si faible qu’il ne saisissait pas tout de suite ce qu’elle disait. Puis il comprit. Clo pensait qu’elle pourrait être sauvée si des enfants proclamaient bien haut qu’ils croient aux fées.

Peter tendit aussitôt les bras. Il n’y avait pas d’enfants ici, et c’était la nuit, mais Peter s’adressait à tous ceux qui rêvent au pays de l’Imaginaire et qui, par conséquent, se trouvaient plus proches de lui que vous ne le pensez : garçons et filles en chemise de nuit, bébés peaux-rouges suspendus aux arbres dans leur berceau.

- Croyez-vous aux fées ? cria Peter

Clochette s’assit vivement sur sa couche, anxieuse de connaître son sort. Elle crut d’abord entendre des réponses affirmatives, mais elle n’en était pas certaine.

- Qu’en penses-tu ? demanda t-elle à Peter.

- Si vous croyez aux fées, cria Peter aux enfants, frappez bien fort dans vos mains, ne laissez pas mourir Clochette !

Beaucoup applaudirent.

Certains s’abstinrent.

Et quelques garnements sifflèrent.

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